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Benoit Roger Ph. D.

Dans un billet précédent nous avons parlé de la notion de naturel vs. synthétique et nous avions vu que les choses ne sont pas aussi simples qu’elles ne paraissent. En quelques mots, certains (et nous en faisons partie) considèrent une molécule naturelle lorsqu’elle est fabriquée par la nature ou spontanément formée pendant le processus d’extraction (chamazulène). D’autres considèrent  une molécule comme naturelle si elle existe dans la nature sans tenir compte de l’histoire de la substance considérée (voir notre article de blogue ‘’Natural vs. Synthetic: Clarifying the Terms’’).

Pour aller un peu plus loin sur le sujet et discuter des termes « vert », « naturel » et « biologique », j’aimerais rapporter et résumer quelques informations et discussions intéressantes de l’article suivant :

S. Lavoine-Hanneguelle, C. Périchet, N. Schnaebele, M. Humbert; Development of New Natural Extracts, Phytochemistry & Biodiversity, 2014, 11, p 1798-1820.

Allons-y sans détour et prenons la première figure comme point de départ :

Vert, naturel et biologique… Ces termes semblent bien attractifs pour les consommateurs que nous sommes tous, mais qu’est-ce qu’ils veulent dire exactement et est ce qu’ils vont toujours ensemble ? Et bien, la réponse courte à la deuxième question est non, mais voici quelques exemples pour expliquer pourquoi et illustrer ce qu’ils signifient.

Dans l’article cité précédemment, le premier exemple donné est celui des absolues (de rose ou d’autres espèces). A l’exception de quelques traces de solvants résiduels (principalement d’éthanol mais aussi d’hexane en bien plus faible concentration), tout ce que contient une absolue vient de la plante. Il s’agit donc d’un produit naturel mais il ne peut en aucun cas être biologique car la norme biologique interdit l’utilisation de l’hexane dans le processus de fabrication. Même si l’hexane peut être considéré comme un produit naturel (il est simplement isolé du pétrole présent dans la nature), il s’agit d’un produit toxique issu d’une ressource non renouvelable. Les absolues peuvent donc difficilement être considérées comme des produits verts, écologiques ou durables.

Le second exemple discuté est celui de l’huile de palme hydrogénée. Si le référentiel biologique est suivi pour les plantations et la transformation, l’huile de palme peut être biologique mais la demande très importante pour ce produit va de pair avec une production énorme, une déforestation importante ainsi que des conséquences parfois désastreuses pour les populations locales… Même biologique, l’huile de palme ne peut donc globalement pas être considérée comme un produit vert et écoresponsable. Finalement, l’huile de palme peut être hydrogénée par un procédé compatible avec le référentiel biologique; elle peut donc être un produit biologique sans être naturel ni vert…

Le troisième exemple est le glycérol. Tout comme l’huile de palme hydrogénée, sa production requière une transformation chimique, donc il ne peut être considéré comme un produit naturel. Il peut pourtant être considéré comme un produit vert s’il est produit à partir d’une source durable d’huile végétale mais n’est pas forcément biologique…

Maintenant, comme nous travaillons beaucoup sur les huiles essentielles et extraits de plantes aromatiques, voyons dans quel cercle peuvent être placés ces produits. S’ils ne sont pas adultérés avec des arômes de synthèse ou des diluants (phthalates, triéthyle citrate…), tous sont naturels (mais naturels ne signifient pas qu’ils ne sont pas adultérés… voir notre blogue précédent).  Ils sont biologiques s’ils sont certifiés mais par nature, les extraits à l’hexane (concrètes, absolues…) ne peuvent être certifiés alors que les extraits à l’éthanol ou au CO2 peuvent l’être. Il est également à noter qu’un producteur peut tout à fait suivre le référentiel biologique ou un référentiel encore plus strict et avoir des produits de très haute qualité sans être certifié biologique et inversement, la certification biologique ne garantit pas l’absence de toute trace de contaminant dans le produit considéré.

Dernier point et non des moindres, vert, durable ou écoresponsable… Nous avons vu plus haut que les extraits à l’hexane peuvent difficilement être considérés comme des produits écoresponsables. Les extraits à l’éthanol et au CO2 ainsi que les huiles essentielles peuvent bien plus être considérés comme durable en ce qui concerne les procédés d’extraction mais l’approvisionnement en plante doit également être pris en compte. Des cultures biologiques de plantes aromatiques à petite ou moyenne échelle et installées dans des champs ouverts depuis des décennies voir des siècles peuvent facilement être considérés comme durable si elles sont bien gérées. Pour d’autres plantes, la question sociale et environnementale est beaucoup plus préoccupante. L’article rapporté ci-dessus cite le cas de la production traditionnelle d’huile essentielle de patchouli qui était (et est peut être toujours) associée à une déforestation continue. Un autre exemple est celui de l’encens, dont la demande actuellement importante génère une grosse pression sur les forêts de Boswellia… On peut aussi citer le cas du bois de rose et du bois de santal… Si aucune précaution particulière n’est prise dans l’approvisionnement pour ce type de plante, leurs produits dérivés peuvent difficilement être considérés comme étant vert et durables.

Pour résumer, vert, naturel et biologique ne sont pas des concepts complètement déconnectés les uns des autres mais qualifient différents aspects d’un même produit. Le premier terme traite de la viabilité, de la durabilité et des impacts sociaux et environnementaux d’une culture/récolte de plante, du procédé de production, de l’emballage, du transport, etc… Le second nous dit si le produit considéré a été fabriqué par la nature elle-même pour par la main du chimiste (transformation chimique). Le dernier est un certificat prouvant que producteurs et distributeurs ont pris une série de mesures relatives aux produits et intrants utilisés pour la production, à la traçabilité, au contrôle parasitaire etc…

Pour ceux qui sont intéressés par la chimie et les procédés d’extraction, jetez un œil à l’article cité plus haut. Les auteurs présentent un procédé vert (et breveté) permettant d’obtenir des extraits similaires aux absolues sans utiliser une goutte d’hexane. Cette approche combine une extraction primaire à l’éthanol suivie d’une purification au CO2 supercritique permettant d’éliminer les composés les plus polaires généralement non souhaités dans ce type d’extrait.

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